mercredi 14 octobre 2009

Un cas : l'Église St-Vincent-de-Paul




L'affaire passerait presque inaperçue n'eut été du fait que le maire Régis Labeaume a d'abord tourné en dérision la proposition de la conseillère indépendante Anne Guérette qui enjoignait la Ville de Québec à se porter acquéreure du site où était autrefois érigé l'Église St-Vincent-de-Paul, un emplacement certes stratégique, et à organiser un concours d'architecture dans le but  de s'assurer de la qualité du projet qui s'y implantera. Le soir où cette proposition a été soumise aux voix, le maire était en verve et les mots ne lui manquaient pas pour dénoncer le caractère angélique, voire même farfelu, de la suggestion.



Il aura suffi que deux candidates de son équipe, Line-Sylvie Perron (district de Vieux-Québec-Montcalm) et Chantal Gilbert (district des Faubourgs) reprennent à leur propre compte cette idée fumeuse pour l'inciter à rectifier le tir. "On ne gère pas pour les promoteurs, on gère pour le monde" a-t-il déclaré sans ricaner au quotidien "Le Soleil" qui n'a hésité à consacrer une pleine page de son édition du 14 octobre 2009 à ce ballon électoraliste. Ce cas illustre une fois de plus, si besoin était, à quel point le cynisme du maire est sans bornes.



Cynique, peut-être, mais pas pour autant tombé sur la tête. Pour s'éviter d'avoir à désavouer ses deux impétueuses candidates, le maire n'a pas hésité à renvoyer l'affaire dans la cour du ministère de la Culture sacré, pour les besoins de la cause, grand empêcheur de tourner en rond : "Il y a un mur, ce n'est pas moi qui gère cela"...J'imagine la tête de la ministre Christine St-Pierre lorsqu'elle a pris connaissance de cette surprenante déclaration. Comme moi, elle se sera sans doute fait la réflexion que ce genre de considération accessoire n'a jamais constitué un frein pour le fougueux maire !



Celui-ci se propose d'agir comme arbitre : "Moi, comme maire, il faut maintenant que je sois l'intermédiaire entre la ministre, la Ville et le promoteur. Je vais parler au promoteur et je vais lui expliquer que j'ai deux candidates qui ne veulent pas d'hôtel". Mais où est donc passé le bulldozer d'antan, celui qui savait trancher dans le vif sans s'encombrer des  détails ? Il y a tout lieu de croire que la campagne électorale a un effet émolliant sur la volonté de fer de notre bon maire.



Trêve de plaisanterie. Le maire devrait rappeler à mesdames Perron et Gilbert quelques principes de base très simples à retenir.



Primo. Lorsque l'on souhaite procéder à une expropriation, on n'en parle pas publiquement, on agit. Tant et aussi longtemps qu'un avis de réserve n'est pas émis, c'est motus et bouche cousue. Sous peine de voir la facture grimper inutilement. En l'occurence, ce sont les contribuables qui paieront. Pas si sorcier, non ?




Secundo. La période de campagne électorale ne constitue pas le moment approprié pour discuter de ce genre de chose. Trop risqué. Cela dit, il est tout de même possible de signifier sa préoccupation pour l'avenir du site sans se mettre les pieds dans les plats.




Tertio. Le pouvoir d'expropriation de la Ville n'est pas illimité. Il est sage, pour un décideur ou quelqu'un qui aspire à le devenir, de se familiariser avec les paramètres qui en balisent le recours avant de communiquer ses intentions.



Le propriétaire du site St-Vincent-de-Paul serait présentement en vacances, de sorte qu'il n'a pas été possible d'obtenir ses réactions. Quelqu'un se chargera sans doute de lui expliquer ce qui s'est tramé en son absence. J'aimerais me transformer en petit oiseau pour admirer le large sourire qui illuminera alors son visage.

 


Et pendant ce temps, le Plan Particulier d'Urbanisme (PPU) de la colline parlementaire se fait toujours attendre...


2 commentaires:

Fernand se déchaine a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Fernand se déchaine a dit…

Ce qui est bon pour Anne Guérette est bon pour Mme Sylvie Perron...

Le maire jongle encore avec une patate chaude et les deux candidates de L'Équipe ont eu une exposure qui fait rougir notre chère Anne Guérette en copiant sa position. Étrange situation...

Aujourd'hui c'est Marc Simoneau qui saute un fusible en voulant protéger coûte que coûte sa succursale de la bibliothèque principale située à moins d'un kilomètre de la bibliothéque Étienne-Parent pendant que les citoyens des autres districts doivent se taper des kilomètres en auto car Étienne-Parent est dans le champ le long de l'autoroute. Le maire a reculé TEMPORAIREMENT jusqu'après le 1er novembre. Faut surtout pas parler des coupures de services que le maire s'apprête à faire dans les arrondissements pour faire la fête au centre-ville...

Voilà pourquoi le maire refuse tout débat ou ne répond pas à des questions comme celle que je lui ai adressé le 2 octobre dernier à la lumière d'une réponse écrite en mars 2008 de François Picard me disant : "Les conseils de quartier il leur reste que 1 an et demi.". Voici le sens de ma question du 2 octobre: "Monsieur le maire, quelle est votre intention sur la vie des conseils de quartiers existants ou à venir, voulez-vous les abolir OUI ou NON et pourquoi vous ne répondez pas avant le 1er novembre ?" Son silence est lourd de conséquences que les électeurs ne savent pas car on leur cache la vérité...