mercredi 30 septembre 2009

Quand la loi se veut complice...

Isabelle Demers

Isabelle Demers, la chef du parti Action-Lévis, dénonçait vertement, le 28 septembre dernier, la mairesse Danielle Roy-Marinelli qu'elle a accusée de violer sciemment tant l'esprit que la lettre de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités (L.R.Q, c. E-2.2). L'objet de cette sortie ? Alors que la campagne bat son plein, madame Roy-Marinelli a convoqué une conférence de presse afin de faire le point sur l'état des finances publiques dans sa ville. Le principal problème de cette démarche, estime madame Demers, réside dans le fait que la mairesse entend non seulement tenir ce point de presse dans les locaux de l'Hotel de Ville de Lévis, elle se propose également de s'y faire accompagner par le Directeur général de la Ville.

À l'autre bout de la province, une controverse similaire fait rage. le Maire sortant de Gatineau, M. Marc Bureau, s'est lui aussi attiré les foudres de l'un de ses rivaux dans la course à la mairie en faisant publier, aux frais de la municipalité, il va sans dire, la traditionnelle allocution du Maire sur la situation financière de cette ville.

Outre les habituelles considérations d'ordre éthique (est-il envisageable qu'un maire sortant se serve de sa position pour veiller subtilement à la promotion de ses préférences politiques, de sa candidature ou de sa réélection ?), ces deux cas de figure soulèvent une question qui revêt un intérêt singulier en contexte électoral : Est-on en présence d'une initiative partisane au sens de la loi - ce qui implique que les coûts afférents devraient en être rigoureusement comptabilisés - ou d'une banale activité de communication tenue dans le cadre des affaires courantes de la Ville ?

La défense offerte par les élus soupçonnés de violation de loi électorale dans de telles conditions varie peu : la vie continue durant la campagne électorale, il faut se garder de nuire à la bonne marche des affaires de la Ville, etc. La réaction de la mairesse Roy-Marinelli, en réponse aux allégations de ses opposants, est d'ailleurs fort éloquente : "Jusqu'aux dernières nouvelles, je suis toujours mairesse de Lévis (...)".

Sans porter de jugement sur la situation dénoncée par Action-Lévis dans ce cas précis, il y a lieu de reconnaître l'existence d'abus et d'excès que ce genre d'argumentaire spécieux peut trop facilement servir à justifier.

Pour tenter d'y voir clair, on doit en référer à l'artile 451 de la LERM qui énonce :

451. "Dépense électorale - Est une dépense électorale le coût de tout bien ou service utilisé pendant la période électorale pour :

1) favoriser ou défavoriser, directement ou indirectement, l'élection d'un candidat ou celle des candidats d'un parti ;

2) diffuser ou combattre le programme ou la politique d'un candidat ou d'un parti ;

3) approuver ou désapprouver des mesures préconisées ou combattues par un candidat ou un parti ;
4) approuver ou désapprouver des actes accomplis ou proposés par un parti, un candidat ou leurs partisans.

Nul besoin de recourir aux services d'un juriste aguerri pour réaliser à quel point le libellé de cette disposition législative laisse place à interpétation. Au moment d'écrire ces lignes, le DGE avait disposé de la plainte logée par Action-Lévis en la rejettant, même si son porte-parole n'a pu exclure totalement la possibilité qu'une infraction soit effectivement commise, selon la tournure que prendra le point de presse de la mairesse Roy-Marinelli. Le fardeau d'en faire la démonstration appartiendra alors à Action-Lévis. Madame Roy-Marinelli peut cependant dormir sur ses deux oreilles. À moins qu'elle ne commette une imprudence assimilable à de la provocation ou de l'inconscience, peu de chances qu'elle soit jamais inquiétée. La loi est ainsi rédigée que les politiciens dotés d'une habileté minimale disposent de tous les outils requis pour en neutraliser les effets.

De là à prétendre que la loi favorise les politiciens en place et la perpétuation du statu quo, il n'y qu'un pas que beaucoup seront tentés de franchir.



En réfléchissant à ces questions, j'ai tenté d'imaginer ce que le DGE aurait trouvé à redire de la grand-messe labeaumienne célébrée le 28 septembre dernier, au Palais Montcalm, sous les auspices et avec le concours financier de la Ville de Québec ? Que penserait-il de la tenue du Colloque de l'innovation, dont le maire s'est servi comme d'un véritable tremplin pour la diffusion de son programme. Remarquez bien, je ne m'attendais surtout pas à ce que le maire fasse preuve de retenue en cette période électorale d'un type bien particulier.



Selon toute vraisemblance, le DGE n'y aurait pas vu matière à intervention de sa part. Et c'est bien là que la bât blesse, si vous voulez mon humble avis.

mardi 29 septembre 2009

À qui profite le crime?

Dans l'édition de l'hebdomadaire "Voir" du 24 septembre, Josée Legault propose son analyse du scandale des compteurs d'eau. Et si ce qui se passe présentement à Montréal n'était que la pointe de l'iceberg ?

À qui profite le crime? - Voix publique

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Hammarby-PQ ou le défi vert de Régis Labeaume

C'est le 28 septembre dernier que s'est tenu le Colloque de l'innovation organisé par la Ville de Québec sous le thème Architecture + habitation collective. Tout ce qui compte dans le petit monde de l'immobilier à Québec, architectes, promoteurs, entrepreneurs, investisseurs, s'y était consciencieusement donné rendez-vous. De toute évidence, ces gens ont répondu avec empressement à l'invitation lancée par le Maire qui entendait bien profiter de cette tribune, on s'en doute, pour diffuser son nouveau crédo en matière de développement immobilier. J'y étais aussi, histoire de humer le nouvel air du temps.


Avec ce colloque, la Ville a voulu se charger d'une mission ambitieuse, celle d'assurer la promotion de l'innovation et de l'audace en architecture et en aménagement du territoire. Le Maire n'en a jamais fait de mystère : il estime que l'esthétisme des bâtiments construits sur le territoire de sa ville laisse à désirer, d'où la nécessité, à se yeux, de cet exercice pédagogique conçu à l'intention des bâtisseurs locaux.


Je le dis tout de go, l'objectif me semble avoir été atteint. Gotcha ! comme disent les anglos. J'ignore quels enseignements en tireront les professionnels du bâtiment à qui ce colloque était destiné au premier chef, pas plus que je ne sais de quelle manière cela pourra contribuer à influencer ou modifier leurs pratiques actuelles. Ce n'est pas parce que le Maire postule la nécessité d'un changement que cette vision est nécessairement partagée par tous.


Quoiqu'il en soit, force est de reconnaître que les participants en ont eu plein la vue et bien plus encore. Par moments, on y a fait la part belle au rêve. Pour un peu, on se serait cru à une conférence de "Vivre en ville", un organisme bien de chez nous dont les animateurs préconisent depuis belle lurette de s'inspirer ouvertement de modèles alternatifs de développement urbain axés sur les principes du développement durable. Les environnementalistes salueront à coup sûr ce parti pris.


Les présentations successives ont permis d'effectuer un survol de certaines expériences d'éco-quartier qui ont acquis une renommée internationale et que l'on cite de plus en plus en exemple, comme le BedZed (Beddington Zero Energy Developpment), en banlieue de Londres, le quartier Vauban de Fribourg, en Allemagne, et bien d'autres. Le Canada n'est pas en reste, comme on a pu le découvrir, la Ville de Victoria (C-B) ayant elle aussi pris le virage du développement durable avec la réalisation de son tout nouveau quartier Dockside Green, localisé en bordure du littoral de l'ile de Vancouver.


Mais le cas qui a davantage retenu l'attention de l'auditoire est sans contredit celui du quartier Hammarby Sjöstad, le quartier durable de Stockholm. Cela tombe sous le sens. Le Maire de Québec, qui a eu le loisir d'effectuer une visite des lieux, au printemps dernier, n'en est-il pas revenu ébloui, avec le dessein avoué de transposer à Québec certains des ingédients de la recette suédoise ? On ne se surprendra donc pas que certains panélistes, parmi lesquels deux fonctionnaires de la Ville de Québec, se soient vus confier la mission d'en tracer un portrait un peu plus complet .



Avant que ne débute sa transformation au tournant des années 90, Hammarby n'était qu'une friche industrielle désaffectée, contaminée et insalubre qui occupait tout un secteur de la zone portuaire de la Ville de Stockholm. Elle est devenue depuis l'un des quartiers branché de cette ville où la qualité de vie est particulièrement prisée et recherchée. Tout y a été étudié et réalisé dans une perspective de développement durable : la densité d'occupation de l'espace, l'architecture, les infrastructures, le système de gestion des eaux et des déchets, l'alimentation en énergie, le transport, etc.





L'occasion faisant le larron, le Maire a saisi la balle au bond pour annoncer en grandes pompes son plan de match en vue d'assurer la requalification de deux secteurs dévitalisés que la Ville avait dans sa mire depuis un certains temps : la presqu'ile de Pointe-aux-Lièvres et D'Estimauville. Il ambitionne d'en faire des éco-quartiers exemplaires à tous points de vue et de rééditer l'exploit qui a permis à Hammarby de renaître de ses cendres...

Au menu de cette cure de jouvence : construction de 3300 nouvelles unités de logement avec un indice de densification relativement élevé, mixité des usages, respect de standards environnementaux qui comptent parmi les plus avancés, souci du langage architectural dans la conception des bâtiments, économie d'énergie, gestion écologique des eaux et...un brin de mégalomanie avec le projet de construction d'une tour de 33 étages, un édifice-phare qui n'est pas sans évoquer ce que l'émirat arabe de Dubaï a produit ces dernières années. Aucune méprise n'est possible, cette esquisse porte la signature de Labeaume.





Pour obtenir les détails de la stratégie que la Ville compte mettre en branle pour assurer la réalisation de ce projet, il faudra toutefois repasser. Les paramètres de l'appel d'offre que la Ville se propose de lancer n'ont pas été divulgués. Trop tôt. Coûts de l'opération : inconnus. Échéancier de réalisation : non disponible, si ce n'est que l'on s'est fixé un horizon de plus ou moins vingt ans pour y arriver. Bref, tout reste à faire.



De façon surprenante, la Ville ne prévoit pas, pour l'instant du moins, injecter de fonds publics pour accroître ses chances de recruter les partenaires privés dont elle a besoin pour que ce nouveau monde voit le jour. Le Maire ne croit apparemment pas que cela soit nécessaire. L'avenir nous dira si cette approche optimiste était la bonne. Personnellement, je demeure sceptique.



Il suffit de prêter un tant soit peu attention au discours des promoteurs pour réaliser que les obstacles économiques, fiscaux et réglementaires qui se dressent devant eux ne sont pas négligeables. Ils arrive souvent à ceux-ci de répéter à qui veut bien l'entendre que la construction d'unités résidentielles n'est pas une opération rentable, à moins de faire porter sur le futur acheteur ou locataire la charge que représente l'excédent des coûts...ou d'en subventionner la réalisation. Puis, il y a la problématique du stationnement qui deviendra un casse-tête dans les secteurs concernés. À cet égard, le niveau de la nappe phréatique ne permet pas d'envisager la construction souterraine, ce qui laisse présager un accroissement important des coûts. Ajoutons à cela le retard accumulé dans la modernisation de nos infrastructures de transport en commun, un préalable dans les projets de ce genre, pour se rendre compte de l'ampleur du défi.


On peut légitimement se demander, du reste, si le marché sera en mesure d'absorber tous ces nouveaux espaces à bureaux et/ou commerciaux que la Ville rêve de rendre disponibles. Les analyses réalisées ces dernières années pour le compte de la Ville laissent en effet entrevoir une stagnation de la demande au cours des prochaines années. C'est d'ailleurs ce qui avait incité Régis Labeaume à intervenir pour limiter la hauteur permise pour les édifices à bureaux en voie de réalisation dans le centre majeur d'activités de Ste-Foy. Qu'est-ce qui a changé ?



Même si ces obstacles sont bien réels et qu'il convient de ne pas les minimiser, il faut bien admettre que d'autres avant nous sont parvenus à les surmonter. L'annonce du Maire est porteuse d'espoir pour les résidants et les commerçants des quartiers limitrophes qui y voient la promesse d'une relance portée par un dynamisme nouveau. Ce premier pas ne peut que réjouir ceux qui se sont montrés préoccupés de l'avenir de ces zones trop longtemps laissées pour compte. Je suis du nombre.



Régis Labeaume, on le sait, est un homme qui ne laisse rien au hasard. Par cette opération médiatique à grand déploiement, le Maire a atteint un double objectif. Non content d'annoncer ses orientations et de préciser sa stratégie de relance pour les secteurs névralgiques que sont Pointe-aux-lièvres et D'Estimauville, il est parvenu à couper l'herbe sous le pied du Défi vert de Québec et à se poser en héraut des valeurs écologiques. Il ne lui reste plus qu'à renoncer à certaines mesures susceptibles de perpétuer le phénomène d'étalement urbain et à revoir sa position sur le tramway pour achever de nous convaincre que son passage au vert est sincère.



Pour ce qui est du tramway, je reste d'un optimisme que rien ne peut ébranler. Ma prédiction ? Il n'est pas si loin le jour où Régis Labeaume effectuera l'une des plus spectaculaires volte-faces auxquelles il nous ait été donné d'assister. Les indices annonciateurs d'une conversion imminente sont trop nombreux pour les ignorer.

samedi 26 septembre 2009

La saison de la chasse est ouverte.

Régis Labeaume a mené campagne, hier, en compagnie de sa candidate dans le district de Saint-Sacrement-Belvédère (Arrondissement de La Cité-Limoilou), la pétulante Claude "New Look" Thibault, l'égérie des optométristes, celle qui aspire maintenant à devenir la cajoleuse en chef des aînés nombreux à habiter le secteur. Ne riez pas. C'est elle qui le dit.


Labeaume ne s'est pas limité à piger sans vergogne dans l'assiette des électeurs rencontrés au cours de ce blitz mené dans les restaurants du Chemin Ste-Foy. Estimant probablement que ni le programme inspiré, ni le charme - pourtant considérable - de sa candidate-vedette ne suffiront à amener ce district dans son giron, le coloré Maire est passé à l'attaque, écorchant Yvon Bussières, président du Conseil municipal et candidat indépendant dans ce district : "On est dû pour un changement. Ça fait 16 ans qu'il est là, c'est le temps de passer le témoin (...) La politique, ce n'est pas un métier, tu fais ça de passage", a-t-il déclaré au journaliste de Canoë accouru pour recueillir la sève de ses déclarations.

C'est sans doute cette conviction du Maire, hostile à une "professionnalisation" de la politique municipale, qui l'aura incité à recruter tant de candidats résolus à exercer leur future fonction à mi-temps, comme Chantal Gilbert (Arrondissement de La Cité-Limoilou, district Les Faubourgs) et tant d'autres. Au fait, qu'en est-il de intentions de madame Thibault ? Remarquez, on la comprendrait de ne pas vouloir couper une si florissante carrière de mannequin dans son élan !

Si telle est véritablement sa position, le Maire devra alors nous expliquer pourquoi il s'est adjoint les services de ces candidats qui comptent tant d'années de bons et loyaux services qu'ils font presque partie des meubles, à l'Hotel de Ville. Au nombre de ceux-ci, signalons le cas de Gérald Poirier (Arrondissement des Rivières, district de Duberger-Les Saules), élu pour la première fois quatre ans avant Bussières, et celui de Lisette Lepage (Arrondissement de Beauport, district Seigneurial) qui a siégé de nombreuses années au Conseil municipal de Beauport avant de se faire élire conseillère de la nouvelle Ville à l'élection de 2001. Et que dire de Jean-Marie Laliberté (Arrondissement de Charlesbourg, district des Monts), qui est en poste depuis si longtemps qu'à sa mort, on trouvera certainement une rue en forme de cul-de-sac pour honorer sa mémoire et perpétuer son nom ?

Il faut savoir qu'au-delà de sa volonté de ravir le district, Régis Labeaume a de bonnes raisons de s'en prendre à Bussières.

Je vous entends penser, vous tous, fins observateurs de la scène politique locale ! Vous vous dites que le président du Conseil a décidément trop poussé sa chance, à force de croiser le fer avec un maire dont il a voulu contrôler les frasques pendant les séances du Conseil municipal.


Bien tenté, mais vous n'y êtes pas. Ce n'est pas le crime de lèse-majesté pour lequel Yvon Bussières est aujourd'hui voué aux Gémonies. Il y a eu pire, bien pire, chers amis. La tradition chrétienne, chère à Bussières (Yvon est croyant et catholique pratiquant), nous enseigne que Saint-Pierre, celui-là même sur lequel le Christ comptait s'appuyer pour bâtir son Église, a renié son maître par trois fois. Bussières, lui, a repoussé par trois fois les invitations du nouveau Dieu vivant à rejoindre les rangs de l'Équipe-Labeaume. Labeaume, imaginez la scène (et non la Cène), serait même allé jusqu'à contacter personnellement la femme d'Yvon Bussières, Lucie, pour lui demander d'intercéder instamment auprès de son buté de mari. Pour sûr, Yvon ne l'emportera pas en paradis s'il n'en tenait qu'au Maire...


Force est de constater que la saison de chasse est bien engagée. Faisons ensemble le pari que le Maire bien aimé de tous se conservera des munitions pour d'autres gibiers. Il voudra peut-être taxer Jérôme Vaillancourt, candidat RMQ dans le district de la Cité universitaire (Arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge), d'éco-terrorisme, comme il l'a déjà fait en pleine séance du Conseil. Ou critiquer le manque de coquetterie d'Anne Beaulieu, chef du RMQ et candidate dans Sylvain Lelièvre (Arrondissement de La Cité-Limoilou). Et que réservera-t-il à Jacques Teasdale, candidat indépendant dans le district Lac Saint-Charles-Saint-Émile ?

Une chose est sûre. Soyez sans crainte, l'imagination ne lui fera pas défaut. Et il se trouvera toujours un journaliste, dans les parages, pour rapporter les salves du Maire.

jeudi 24 septembre 2009

Détournement du site de Équipe-Labeaume

Bien sûr que j'ai mal aux côtes à force de rigoler. Pourtant, je jure devant Dieu n'être pour rien dans ça. Et à ceux qui ne me croient pas, je n'ai qu'une chose à dire : " Et patati...et patata...Petite patate, tant pis pour toi ! "

mardi 22 septembre 2009

Radioscopie de l'Équipe-Labeaume (2)




Lorsqu'on l'interrogeait, au printemps dernier, sur la façon dont se déroulait l'opération de recrutement des candidats de l'Équipe-Labeaume, le Maire sortant se faisait crâneur.



Selon ses propres dires, sa table de travail croulait alors littéralement sous le poids des CV qui s'y amoncelaient. Les volontaires étant légion, il n'avait que l'embarras du choix, se plaisait-il à répéter aux journalistes avides d'en savoir davantage. On imagine sans peine le dur labeur qu'il s'est infligé à tenter de séparer l'ivraie du bon grain...d'autant plus que le Maire s'est un peu compliqué la tâche en fixant la barre très haute, très, très haute, en ce qui concerne le profil des candidats recherchés.


La sentence est maintenant tombée. Les candidats qui ont eu le bonheur d'être intronisés se réjouissent. Quant aux aspirants recalés, ceux d'un nombre indéterminé sur lesquels Labeaume a levé le nez, il ne leur reste qu'à ruminer leur déception. Attention, cependant ! Ils sont quelques uns, à ma connaissance, à s'être promis de lui faire payer cet affront. J'aurai sûrement l'occasion d'y revenir.


Pour l'heure, je veux attirer l'attention sur l'une des particularités qui caractérisent certains des candidats que Régis Labeaume a mis un soin si jaloux à sélectionner : leur lien passé avec ce parti honni que le Maire a pourtant identifié comme le principal ennemi à abattre, le Renouveau municipal de Québec (RMQ). Les candidats ayant entretenu de tels liens ne constituent nullement un groupe marginal au sein de l'Équipe-Labeaume. Qu'on en juge. Par souci de commodité, J'ai réparti les apostats en trois catégories distinctes.


LES TRANSFUGES


Il s'agit des élu(e)s présentement en poste qui ont quitté la barque du RMQ au cours des derniers mois. Ils sont au nombre de cinq (5). Vous remarquerez que je me suis abstenu de paraphraser leur propre leader, Régis Labeaume, et de leur accoler l'étiquette infamante de "rat". Mais, voyez-vous, le choix des épithètes pour décrire certains phénomènes demeure l'un des aspects, parmi tant d'autres, qui me distinguent encore de Régis Labeaume.


Ginette Picard-Lavoie (La Cité-Limoilou / district de Maizerets-Lairet)



Patrick Paquet (Les Rivières / district de Lebourgneuf)



Gérald Poirier (Les Rivières / district de Duberger-Les Saules)



Denise Tremblay-Blanchette (Ste-Foy-Sillery-Cap-Rouge / district de Cap-Rouge)



Steeve Verret (Haute St-Charles / district de Lac St-Charles-St-Émile)


LES ÉCONDUITS


Celles et ceux qui appartiennent à ce groupe ont déjà souhaité porter la bannière du RMQ, mais ont été battus par un opposant dans le cadre d'une convention tenue en bonne et due forme.



Christiane Bois (Ste-Foy-Sillery-Cap-Rouge / district de la Cité universitaire)


Madame Bois aspirait à être candidate du RMQ dans le district de la Cité universitaire en 2005. Malheureusement pour celle-ci, les militants lui ont préféré Jérôme Vaillancourt. Elle s'est malgré tout portée candidate à l'élection sous l'étiquette d'indépendante et a été à nouveau battue par Vaillancourt. L'affrontement de cette année prendra donc l'allure d'un match revanche.


Denise Trudel (Charlesbourg / district de St-Rodrigue)



Madame Trudel a failli de très peu remporter l'investiture du RMQ dans le district de St-Rodrigue, en 2005. L'affaire s'est jouée sur une voix ou deux. Furieuse, elle a claqué la porte du parti, non sans avoir d'abord enguirlandé le pauvre Claude Larose, alors Chef du RMQ, qui n'était pourtant pour rien dans l'issue de ce vote. Tout comme madame Bois, elle a voulu tenter sa chance comme candidate indépendante. Bon pari, en ce qui la concerne, car elle a été élue. En début de mandat, elle ne pardonnera jamais au RMQ de lui avoir préféré Jean-Marie Laliberté (ACQ) au poste de Président de l'arrondissement de Charlesbourg.


Raymond Dion (Haute St-Charles / district de Loretteville)


Raymond Dion voulait être de l'équipe du RMQ en 2001. Avec en poche l'appui public de Claude Cantin, bras droit de Jean-Paul L'Allier, il se croyait en bonne posture pour remporter l'investiture. Pas de chance. Celle-ci lui a échappé aux mains de Serge Genest. Il passe son tour à l'élection de 2001, mais revient sur les rangs en 2005 et est finalement élu sous la bannière d'indépendant. Comme ce fut le cas dans l'arrondissement de Charlesbourg, le choix du Président de l'arrondissement la Haute St-Charles devait donner lieu à certaines difficultés en raison de la répartition des sièges entre élus d'allégeance politique différente. Si l'affaire a connu un dénouement heureux dans Charlesbourg, les élus ayant trouvé un terrain d'entente entre eux, il en a été tout autrement dans la Haute St-Charles. Cette question a provoqué une partie de bras de fer, Raymond Dion estimant que ce poste lui revenait de droit. Le RMQ ne l'entendait pas de cette oreille et a poussé la candidature de Steeve Verret. On connaît la suite. Le Conseil municipal a dû trancher. Verret a bénéficié de la majorité détenue par le RMQ et a remporté la mise au détriment de Dion.


LES DÉFROQUÉS


Sont regroupés dans cette dernière catégorie les personnes connues pour avoir été proches, parfois très proches du RMQ, à un titre ou l'autre.


Geneviève Hamelin ( La Cité-Limoilou / district de St-Sauveur)


Madame Hamelin était, jusqu'à il y a peu de temps, une militante très active du RMQ. En 2007, elle se montrait assidue au local de campagne de Ann Bourget, adversaire de ...Régis Labeaume. Bénévole-pivot dans l'équipe de Louise Lapointe, elle aura finalement été préférée à cette dernière pour porter les couleurs de l'Équipe-Labeaume dans le district de St-Sauveur.

Odette Simoneau (Charlesboug / district des Sentiers)


Candidate malheureuse du RMQ dans Charlesbourg en 2001,. Par la suite, elle suit son conjoint militaire et quitte la Ville pour de nombreuses années. Lorsqu'elle revient, un vent de Labeaumanie souffle sur la Ville.

Même en passant sous silence le nom de celles et ceux qui ont pu flirter avec le RMQ sans toutefois aller jusqu'à y être carrément identifiés, c'est près d'un tiers des candidats de l'Équipe-Labeaume dont on peut dire qu'ils sont issus des rangs du RMQ. Et ils auraient été plus nombreux encore si les Anne Beaulieu, Jean-Marie Matte et Conrad Verret n'avaient pas poliment décliné l'invitation du Maire à le rejoindre et à passer du "bon bord" de la salle du Conseil.

Avouez qu'il y a de quoi faire grincer des dents ceux-là qui ont appuyé Régis Labeaume, en 2007, voyant en celui-ci l'antithèse du RMQ. Le voici, aujourd'hui, en voie de donner en quelque sorte un souffle nouveau, par programme et par candidats interposés, à un courant politique que l'on croyait ratiboisé, voué à une disparition certaine après la retraite de Jean-Paul L'Allier. Il me semble bien que les idées et les visées qui furent celles du RMQ historique n'ont jamais été si en vogue. C'est à se demander si l'Équipe-Labeaume ne serait pas, en réalité, un crypto-RMQ enfin débarassé de ses vieux scrupules démocratiques et de ses oripeaux de sociaux-démocrates à l'ancienne mouture. Ironique, non ?

Mais, vous savez ce qui me fait le plus sourire dans tout ça ? C'est quand je songe à la tête que doivent faire ces animateurs ou à ces chroniqueurs qui ont cru à la rhétorique de Régis Labeaume lorsque ce dernier a lancé le retentissant "Haro sur le RMQ" qui lui a ouvert les portes de la Mairie. Je ne sais pas pour vous, mais moi, c'est ce que j'appelle se faire rouler dans la farine...












lundi 21 septembre 2009

Radioscopie de Équipe-Labeaume (1)

Régis Labeaume a divulgué, au début du mois de septembre, l'identité des derniers porte-étendards de l' équipe, maintenant complète, d' indépendants-quoique-solidaires et de praticiens de l'auto-opposition qu'il compte présenter à l'élection de cette année.

On sait maintenant qui sont ces hommes et ces femmes que le Maire a chargé de répandre sa bonne nouvelle aux quatre coins de la Ville et de le débarasser une fois pour toutes de ces empêcheurs de tourner en rond que sont les membres de l'opposition officielle, sans oublier ces indépendants libres de toute obédiance à qui il arrive trop souvent de prendre leur statut de non-affilié au pied de la lettre.

Que dire de cette équipe ? D'abord, que Labeaume peut assurément s'enorgueillir, à bon droit, de quelques belles prises. On retiendra quelques noms : ceux de Lyne-Sylvie Perron, de Julie Lemieux, de Claude Thibault et de Sylvain Légaré. Mais, les dynamiques locales étant ce qu'elles sont, c'est-à-dire bien souvent impénétrables, bien malin qui pourra prédire les dividendes que cet investissement en capital humain de catégorie Canada AAA pourra rapporter au Maire. Est-il utile de rappeler qu'il ne suffit pas d'afficher un CV à faire rougir les moins complexés ou d'avoir ses entrées chez le gratin culturo-politici-médiatique de Québec pour obtenir son billet d'entrée dans l'auguste enceinte du Conseil. Sur la scène locale ou ailleurs, on a trop vu de candidatures montées en épingle, de recrues à qui on a accolé trop rapidement l'étiquette de vedettes se casser le nez en campagne électorale pour ne pas être pris d'un léger haussement d'épaules.

Certains observateurs verront, eux, un intérêt à s'attarder au profil socio-professionnel des candidates et des candidats du clan Labeaume. Ceux-là découvriront, à leur grande stupéfaction, sans doute (?), que certaines catégories professionnelles sont sur-représentées. Ce qui frappe, bien sûr, c'est la place importante qu'y occupent les professionnels de la communication, groupe aux contours assez flous, s'il en est. Tiens donc ! À la réflexion, c'est assez facile à prévoir. Quoi ? S'imaginait-on que l'un des personnages qui compte parmi les plus "kid kodak" dans ce que la faune politique a produit ces dernières années, que celui qui semble passer plus de temps dans sa salle de presse que dans son bureau n'avait aucune relation dans le milieu des communications ? Mais le groupe qui tient assurément le haut du pavé chez les candidats de Labeaume, c'est celui de pros de la politique. Vous savez, ces élus en poste depuis si longtemps qu'ils en ont presque oublié ce qu'ils fabriquaient avant. Ou encore, les attachés de tout poil, les abonnés des bureaux de comté ou des cabinets ministériels. Là, je dois tout de même avouer ma surprise. Moi qui croyait que Régis Labeaume vouait un sincère mépris à cette engeance, ceux qu'il appelle tout bonnement les po-li-ti-ciens, en prenant soin de marteler chaque syllabe avec cette moue de dégoût qui lui est si propre. Je devrai sans doute reviser mes positions. Cet homme me surprendra toujours.

Régis Labeaume aimerait bien, quant à lui, que l'on retienne ce fait d'armes qui a consisté à recruter dans son équipe une majorité de femmes. Elles seront, en effet, au nombre de 16, contre 11 chromosomes Y. À cet égard, je dois dire que le Maire a bien raison de bomber le torse. Dieu seul sait à quel point il peut être difficile de convaincre les représentantes de la gent féminine de faire le plongeon en politique. Un peu comme si on leur demandait de marcher sur un tapis de braise. Régis Labeaume a apparemment développé sa propre recette pour y parvenir et force est de reconnaître que l'opération a admirablement bien marché. Il paraîtrait que l'homme a un charme fou... En toute justice, il faut non seulement lui savoir gré des efforts qu'il a déployé à ce chapitre, mais aussi le féliciter de son incontestable succès.

Bon. Je conviens qu'il n'y a rien de très transcendant ou d'inédit dans le bref portrait que je viens de tracer de l'Équipe-Labeaume. Mais, ne dit-on pas que tout vient à point pour qui sait attendre ? Dans un prochain texte, je suggérerai un autre angle d'analyse, un angle qui contribuera à mettre en lumière une caractéristique, ma foi, assez amusante que l'on rencontre chez un nombre appréciable d'adhérents de l'Équipe-Labeaume. À bientôt.

vendredi 18 septembre 2009

Élections municipales 2009 : Sur la ligne de départ

C'est aujourd'hui, 18 septembre, que s'ouvre la période officielle des mises en candidature en vue du scrutin du 1er novembre prochain dans la Ville de Québec. Ce n'est pas avant le 2 octobre prochain, toutefois, que nous pourrons être fixés sur le nombre définitif de candidats qui se présenteront sur la ligne de départ dans le cadre de cette campagne 2009.

D'ores et déjà, une tendance assez nette semble vouloir se dessiner : ils seront moins nombreux, beaucoup moins nombreux qu'en 2005 à tenter leur chance et à prendre d'assaut l'un ou l'autre des vingt-sept (27) sièges de conseiller à pourvoir. Le journaliste affecté à la couverture des affaires municipales pour le quotidien "Le Soleil", Pierre-André Normandin, indiquait ce matin qu'à peine soixante-cinq (65) candidats se seraient manifestés à ce jour, alors qu'en 2005, ils furent pas moins de cent-quarante-quatre (144) candidats à briguer les suffrages dans l'ensemble des trente-sept (37) districts d'alors. Histoire de compléter ce portrait partiel, il m'apparaît opportun d'ajouter qu'en 2001, à une époque où la ville de Québec comptait trente-neuf (39) districts, quatre-vingt-onze (91) bulletins de candidature ont été déposés à l'échéance de la période de mise en candidature.

Bien entendu, il est à prévoir que quelques retardataires voudront ajouter leur nom à cette liste d'ici le 2 octobre prochain. On sait, par exemple, qu'un Marc Boucher, le compagnon de feu la mairesse Andrée P. Boucher, s'essaie à une stratégie dans le maniement de laquelle son épouse était passée maître : se laisser désirer jusqu'à plus soif. Mais, hormis quelques cas d'exception et l'annonce probable de quelques candidatures d'appoint pour le Défi vert de Québec (DVQ), personne ne s'attend véritablement à une ruée de dernière minute. Il y a donc tout lieu de croire que si le portrait global évolue, ce ne sera guère de manière significative. Encore que... (en cette matière, les pronostics sont presque toujours hasardeux. La circonspection est donc de mise). Mais si cette tendance devait se maintenir, doit-on y voir un signe des temps et s'émouvoir d'une évolution qui, à première vue, semble révélatrice d'une perte généralisée d'intérêt pour la chose publique municipale ? Respirons par les naseaux, mes bons amis...

Le Soleil va peut-être un peu vite en affaires en usant d'un ton inutilement alarmiste pour dépeindre la situation (Normandin parle d'un "faux départ"). Il existe, en effet, un certain nombre de facteurs conjoncturels et historiques qu'il est nécessaire de prendre en compte avant de conclure prématurément au déficit démocratique. Pour dire le fond de ma pensée, j'estime qu'on a tort d'opposer la situation de 2009 à celle qui prévalait en 2005, tant le contexte est distinct.

À prime abord, il convient de se remémorer que le Conseil municipal compte désormais, par les bons offices de Régis Labeaume et ceux de son indéfectible alliée, Nathalie Normandeau, dix (10) sièges à pourvoir de moins qu'en 2005. Déjà, à lui seul, cet élément compte pour beaucoup dans la réduction du nombre de candidats.

D'autre part, il est un fait que le départ de Jean-Paul L'Allier avait contribué, en 2005, à susciter de nombreuses vocations et un sursaut d'intérêt pour la charge de premier magistrat. Rien de plus normal, direz-vous. Pas besoin d'être grand clerc, en effet, pour réaliser que le Québec tout entier aime ses maires et se plaît à les conserver longtemps dans l'exercice de leurs fonctions. Or, chaque fois qu'un maire en poste en vient à tirer sa révérance, le jeu démocratique est inmanquablement perçu par les successeurs potentiels comme plus ouvert, d'où une plus grande effervescence sur le plan politique. C'est ainsi qu'en 2005, trois (3) aspirants crédibles à la Mairie ont constitué et aligné une équipe complète ou quasi-complète de candidats : ce fut le cas de Marc Bellemare (Vision Québec), de Claude Larose (RMQ et de P-Michel Bouchard (ACQ - 30 candidats). Une situation qui aura tout de même permis de drainer un contingent de quelques cent-onze (104) candidats. Un petit parti aujourd'hui disparu (Option Capitale) avait, pour sa part, présenté quelques candidats disséminés pour l'essentiel dans des districts de banlieue, même s'il a renoncé, en cours de route, à présenter un candidat à la mairie.

Un dernier phénomène doit être évoqué pour expliquer le fort engouement suscité par les élections de 2005 : la fracassante entrée en scène de la candidate indépendante André P. Boucher. Elle qui avait dirigé les troupes de l'Action civique de Québec en 2001 décide, en 2005, de faire cavalier seul avec un discours qui chante les vertus de l'indépendance en politique. Ce discours , fortement relayé par les médias, plutôt sympathiques à sa cause, fait des petits. Un flot important de candidats soit-disant "indépendants" fait son apparition sur la scène locale. Ces candidats aspirent à se laisser porter par la vague "indépendantiste" (sic) qui promet alors de déferler sur Québec. L'opération eut le succès mitigé que l'on sait.

Comme on vient de le voir, il convient de replacer les choses dans une juste perspective. Au regard du nombre moyen de candidatures enregistrées dans chacun des districts électoraux, à l'occasion des deux dernières échéances électorales (2001 : 2,3 ; 2005 : 3,9 ; 2009 : 2,4), et en assumant que le précédant de 2005 renferme son lot de particularités, ce qui lui confère un caractère atypique, difficile de conclure à un affaissement du niveau de ferveur électorale.

Bien sûr, tout n'est pas rose. Ainsi , pour la toute première fois dans l' histoire de la nouvelle ville, certains candidat pourraient bien être élus par acclamation. Cette situation est fort regrettable et préoccupante, bien qu'il ne s'agisse pas d'un cas exceptionnel dans le monde municipal. Au Québec, en 2005, 55 % des maires élus l'ont été par acclamation. Cependant, il faut bien admettre qu'il s'agit d'un scénario que l'on rencontre plus rarement dans les villes de plus de 100 000 habitants.

Mais ce qui est le plus à craindre, et de loin, c'est une chute dramatique du taux de participation au scrutin. Rappelons qu'à l'élection partielle de décembre 2007, c'est moins d'un électeur sur deux (46 %) qui s'est rendu aux urnes. Ce n'était pourtant pas faute d'un enjeu véritable puisqu'il s'agissait de pourvoir le siège de Maire laissé vacant suite au décès de la Mairesse Boucher. Cette fois-ci, le danger est d'autant plus réel que le Maire apparaît bien en selle et que l'issue du scrutin apparaît déjà scellée, du moins en ce qui concerne la Mairie. L'absence d'une course à la Mairie digne de ce nom pourrait bien provoquer un mouvement de ressac ou de désaffection chez l'électorat dont l'intérêt sera plus difficile à capter.

C'est, à n'en pas douter, le principal souci de Régis Labeaume qui comptait bien capitaliser sur son niveau inégalé de popularité pour regagner le contrôle d'un Conseil municipal qu'il juge par trop indocile. Là réside le seul enjeu en ce qui le concerne. Mais il n'est pas non plus sans savoir que les mécontents sont plus faciles à mobiliser que les gens prêt à s'accommoder du statu quo. Il sera donc intéressant d'observer la statégie qu'il entend mettre en oeuvre pour atteindre ses objectifs...

Au fait, qui a dit que cette campagne s'annonçait terne et sans intérêt ?

PROCHAIN TEXTE : Le crypto-RMQ de Régis Labeaume

mercredi 16 septembre 2009

Un nouveau chapitre...

18 juin 2009. Je convie les médias de la Capitale à un point de presse au cours duquel je leur sers une triple nouvelle : mon retrait de la course à la Mairie de Québec, ma démission du poste de Chef du Renouveau Municipal de Québec (RMQ) et de celui de Chef de l'opposition officielle à la Ville de Québec. Par ce curieux tour du chapeau, j'entreprends alors de clore un chapitre plutôt animé de mon itinéraire de citoyen engagé. En prime, les citoyens de l'arrondissement de Limoilou et, plus particulièrement, mes électeurs du district de Maizerets sont informés de ma décision de ne pas solliciter de renouvellement de mon mandat que j'entends bien, du reste, mener à son terme.
Pas de regrets, ni d'amertume. seulement une irrépressible volonté de passer à autre chose, après huit (8) années exaltantes, parfois éprouvantes, à évoluer sur une scène politique locale qui compte parmi les plus animées...et les plus intraitables de la province. Au cours de ces années, reste que j'aurai appartenu à une formation politique, le RMQ, à qui rien, vraiment rien, ne fut épargné. Une expérience humaine qui, quoiqu'on en dise, forge le caractère, sans compter les vertus didactiques associées à ce genre d'aventure.
Six mois plus tard, à l'aube d'une campagne électorale municipale dans laquelle je ne serai pas directement impliqué, j'observe tout ce qui se trame avec un étrange détachement. Mais, je suppose que c'est souvent ainsi que les choses se déroulent lorsque l'on s'apprête à prendre congé d'une organisation au sein de laquelle on s'est un tant soit peu investi. Un sain processus de distanciation s'installe. Ce passage est nécessaire comme le deuil peut l'être à quiconque perd un être proche. C'est ainsi que peu à peu, j'apprends à me dégager des contingences qui font le quotidien des politiciens et, d'une certaine manière,...oui... à m'affranchir !
Pour autant, mon intérêt pour la chose urbaine en général et pour les enjeux locaux, qu'ils soient économiques, sociaux ou proprement politiques, demeure intact. Il en va de même pour mon goût du débat qui ne s'est guère estompé, peu s'en faut.
Avec la mise en ligne de ce blogue, je réaffirme en toute modestie mon désir de demeurer un citoyen vigilant et attentif à ce qui se passe dans la Ville où je continuerai de vivre.L'avantage non négligeable que j'ai et dont je compte bien me prévaloir, c'est celui d'être un témoin privilégié qui a vécu certains événements de l'intérieur, qui est bien au fait des rouages et des affres de l'appareil municipal et qui a côtoyé de près certains des principaux acteurs de la scène municipale : ceux que vous connaissez, ceux que vous connaissez un peu moins et ceux que vous devriez vous faire un devoir de mieux connaître.
Ici, un "caveat" s'impose. Mes propos seront ceux d'un commentateur qui ne prétend nullement à la neutralité. Il y a peu de temps encore, j'étais associé à ceux, minoritaire à ce qu'il semble, que Régis Labeaume n'est pas parvenu à séduire. Ce trait pourrait contribuer à teinter certaines opinions que, de temps à autre, je pourrai exprimer dans ces pages. Évidemment, je ne dis pas cela parce que je crois que c'est une tare ou que c'est honteux d'avoir un point de vue, fut-il minoritaire, ou d'exprimer une part de subjectivité. Mais nul ne pourra dire qu'il n'aura pas été prévenu, en bonne et due forme, de ce possible "biais".
J'aspire cependant à une certaine forme d'objectivité. Comment je compte y parvenir ? Franchement, je ne sais pas trop. Une chose est sûre, je vais m'y essayer. À la rigueur, je pourrai toujours prendre exemple sur ces chroniqueurs municipaux qui nous proposent régulièrement "leur" lecture des aléas de la politique urbaine, sans pour autant verser dans la partisannerie ou la complaisance...ou si peu. Je me dis que s'ils en sont capables, je le suis bien aussi.
Je me réserve également cet inaliénable droit à la disgression. Identifié à la chose municipale, je veux bien. Cantonné ? Il ne saurait en être question. Je n'irai pas jusqu'à me piquer d'être un "esprit universel", tant il est vrai que ce genre d'épithète peut prêter à la controverse, voire à la moquerie. Le ministre libéral Sam Hamad, qui a récemment expérimenté la chose, vous le confirmera. Mais, en ce qui me concerne, je ne saurais exclure aucune incursion hors de "mes" sentiers battus. Voilà, c'est dit.
Allez, on se lance. Un nouveau chapitre s'ouvre.