mardi 22 septembre 2009

Radioscopie de l'Équipe-Labeaume (2)




Lorsqu'on l'interrogeait, au printemps dernier, sur la façon dont se déroulait l'opération de recrutement des candidats de l'Équipe-Labeaume, le Maire sortant se faisait crâneur.



Selon ses propres dires, sa table de travail croulait alors littéralement sous le poids des CV qui s'y amoncelaient. Les volontaires étant légion, il n'avait que l'embarras du choix, se plaisait-il à répéter aux journalistes avides d'en savoir davantage. On imagine sans peine le dur labeur qu'il s'est infligé à tenter de séparer l'ivraie du bon grain...d'autant plus que le Maire s'est un peu compliqué la tâche en fixant la barre très haute, très, très haute, en ce qui concerne le profil des candidats recherchés.


La sentence est maintenant tombée. Les candidats qui ont eu le bonheur d'être intronisés se réjouissent. Quant aux aspirants recalés, ceux d'un nombre indéterminé sur lesquels Labeaume a levé le nez, il ne leur reste qu'à ruminer leur déception. Attention, cependant ! Ils sont quelques uns, à ma connaissance, à s'être promis de lui faire payer cet affront. J'aurai sûrement l'occasion d'y revenir.


Pour l'heure, je veux attirer l'attention sur l'une des particularités qui caractérisent certains des candidats que Régis Labeaume a mis un soin si jaloux à sélectionner : leur lien passé avec ce parti honni que le Maire a pourtant identifié comme le principal ennemi à abattre, le Renouveau municipal de Québec (RMQ). Les candidats ayant entretenu de tels liens ne constituent nullement un groupe marginal au sein de l'Équipe-Labeaume. Qu'on en juge. Par souci de commodité, J'ai réparti les apostats en trois catégories distinctes.


LES TRANSFUGES


Il s'agit des élu(e)s présentement en poste qui ont quitté la barque du RMQ au cours des derniers mois. Ils sont au nombre de cinq (5). Vous remarquerez que je me suis abstenu de paraphraser leur propre leader, Régis Labeaume, et de leur accoler l'étiquette infamante de "rat". Mais, voyez-vous, le choix des épithètes pour décrire certains phénomènes demeure l'un des aspects, parmi tant d'autres, qui me distinguent encore de Régis Labeaume.


Ginette Picard-Lavoie (La Cité-Limoilou / district de Maizerets-Lairet)



Patrick Paquet (Les Rivières / district de Lebourgneuf)



Gérald Poirier (Les Rivières / district de Duberger-Les Saules)



Denise Tremblay-Blanchette (Ste-Foy-Sillery-Cap-Rouge / district de Cap-Rouge)



Steeve Verret (Haute St-Charles / district de Lac St-Charles-St-Émile)


LES ÉCONDUITS


Celles et ceux qui appartiennent à ce groupe ont déjà souhaité porter la bannière du RMQ, mais ont été battus par un opposant dans le cadre d'une convention tenue en bonne et due forme.



Christiane Bois (Ste-Foy-Sillery-Cap-Rouge / district de la Cité universitaire)


Madame Bois aspirait à être candidate du RMQ dans le district de la Cité universitaire en 2005. Malheureusement pour celle-ci, les militants lui ont préféré Jérôme Vaillancourt. Elle s'est malgré tout portée candidate à l'élection sous l'étiquette d'indépendante et a été à nouveau battue par Vaillancourt. L'affrontement de cette année prendra donc l'allure d'un match revanche.


Denise Trudel (Charlesbourg / district de St-Rodrigue)



Madame Trudel a failli de très peu remporter l'investiture du RMQ dans le district de St-Rodrigue, en 2005. L'affaire s'est jouée sur une voix ou deux. Furieuse, elle a claqué la porte du parti, non sans avoir d'abord enguirlandé le pauvre Claude Larose, alors Chef du RMQ, qui n'était pourtant pour rien dans l'issue de ce vote. Tout comme madame Bois, elle a voulu tenter sa chance comme candidate indépendante. Bon pari, en ce qui la concerne, car elle a été élue. En début de mandat, elle ne pardonnera jamais au RMQ de lui avoir préféré Jean-Marie Laliberté (ACQ) au poste de Président de l'arrondissement de Charlesbourg.


Raymond Dion (Haute St-Charles / district de Loretteville)


Raymond Dion voulait être de l'équipe du RMQ en 2001. Avec en poche l'appui public de Claude Cantin, bras droit de Jean-Paul L'Allier, il se croyait en bonne posture pour remporter l'investiture. Pas de chance. Celle-ci lui a échappé aux mains de Serge Genest. Il passe son tour à l'élection de 2001, mais revient sur les rangs en 2005 et est finalement élu sous la bannière d'indépendant. Comme ce fut le cas dans l'arrondissement de Charlesbourg, le choix du Président de l'arrondissement la Haute St-Charles devait donner lieu à certaines difficultés en raison de la répartition des sièges entre élus d'allégeance politique différente. Si l'affaire a connu un dénouement heureux dans Charlesbourg, les élus ayant trouvé un terrain d'entente entre eux, il en a été tout autrement dans la Haute St-Charles. Cette question a provoqué une partie de bras de fer, Raymond Dion estimant que ce poste lui revenait de droit. Le RMQ ne l'entendait pas de cette oreille et a poussé la candidature de Steeve Verret. On connaît la suite. Le Conseil municipal a dû trancher. Verret a bénéficié de la majorité détenue par le RMQ et a remporté la mise au détriment de Dion.


LES DÉFROQUÉS


Sont regroupés dans cette dernière catégorie les personnes connues pour avoir été proches, parfois très proches du RMQ, à un titre ou l'autre.


Geneviève Hamelin ( La Cité-Limoilou / district de St-Sauveur)


Madame Hamelin était, jusqu'à il y a peu de temps, une militante très active du RMQ. En 2007, elle se montrait assidue au local de campagne de Ann Bourget, adversaire de ...Régis Labeaume. Bénévole-pivot dans l'équipe de Louise Lapointe, elle aura finalement été préférée à cette dernière pour porter les couleurs de l'Équipe-Labeaume dans le district de St-Sauveur.

Odette Simoneau (Charlesboug / district des Sentiers)


Candidate malheureuse du RMQ dans Charlesbourg en 2001,. Par la suite, elle suit son conjoint militaire et quitte la Ville pour de nombreuses années. Lorsqu'elle revient, un vent de Labeaumanie souffle sur la Ville.

Même en passant sous silence le nom de celles et ceux qui ont pu flirter avec le RMQ sans toutefois aller jusqu'à y être carrément identifiés, c'est près d'un tiers des candidats de l'Équipe-Labeaume dont on peut dire qu'ils sont issus des rangs du RMQ. Et ils auraient été plus nombreux encore si les Anne Beaulieu, Jean-Marie Matte et Conrad Verret n'avaient pas poliment décliné l'invitation du Maire à le rejoindre et à passer du "bon bord" de la salle du Conseil.

Avouez qu'il y a de quoi faire grincer des dents ceux-là qui ont appuyé Régis Labeaume, en 2007, voyant en celui-ci l'antithèse du RMQ. Le voici, aujourd'hui, en voie de donner en quelque sorte un souffle nouveau, par programme et par candidats interposés, à un courant politique que l'on croyait ratiboisé, voué à une disparition certaine après la retraite de Jean-Paul L'Allier. Il me semble bien que les idées et les visées qui furent celles du RMQ historique n'ont jamais été si en vogue. C'est à se demander si l'Équipe-Labeaume ne serait pas, en réalité, un crypto-RMQ enfin débarassé de ses vieux scrupules démocratiques et de ses oripeaux de sociaux-démocrates à l'ancienne mouture. Ironique, non ?

Mais, vous savez ce qui me fait le plus sourire dans tout ça ? C'est quand je songe à la tête que doivent faire ces animateurs ou à ces chroniqueurs qui ont cru à la rhétorique de Régis Labeaume lorsque ce dernier a lancé le retentissant "Haro sur le RMQ" qui lui a ouvert les portes de la Mairie. Je ne sais pas pour vous, mais moi, c'est ce que j'appelle se faire rouler dans la farine...












4 commentaires:

alexandre.charest2 a dit…

Très intéressant! Mais surtout très troublant! Nous verrons bien ce qu'en pensent les électeurs le jour du vote.....

Unknown a dit…

Alors, ce qui nous distingue de L'Équipe-Labeaume c'est, entres autres, que ses idées viennent de nous, mais que nous bénéficions d'une compréhension plus profonde de la Ville et une vision plus éclairée (par oppositions à un ensemble d'images "punchées") des demandes et surtout des besoins de nos concitoyens, notamment parce que nous échangeons et débattons sans contrainte entre nous.

Anonyme a dit…

De fait, je suis surpris qu'il n'y ait pas plus de parallèles de faits depuis longtemps. Pour avoir assisté à quelques Conseils municipaux, j'ai été témoin d'offres formelles du maire à des membres du RMQ (oui... en plein Conseil!). Ayant lui-même voulu être chef du Parti, dans mon esprit je pense toujours à l'équipe Labeaume-RMQ. Je crois que ce serait plus juste comme appellation : )

Anonyme a dit…

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