C'est aujourd'hui, 18 septembre, que s'ouvre la période officielle des mises en candidature en vue du scrutin du 1er novembre prochain dans la Ville de Québec. Ce n'est pas avant le 2 octobre prochain, toutefois, que nous pourrons être fixés sur le nombre définitif de candidats qui se présenteront sur la ligne de départ dans le cadre de cette campagne 2009.
D'ores et déjà, une tendance assez nette semble vouloir se dessiner : ils seront moins nombreux, beaucoup moins nombreux qu'en 2005 à tenter leur chance et à prendre d'assaut l'un ou l'autre des vingt-sept (27) sièges de conseiller à pourvoir. Le journaliste affecté à la couverture des affaires municipales pour le quotidien "Le Soleil", Pierre-André Normandin, indiquait ce matin qu'à peine soixante-cinq (65) candidats se seraient manifestés à ce jour, alors qu'en 2005, ils furent pas moins de cent-quarante-quatre (144) candidats à briguer les suffrages dans l'ensemble des trente-sept (37) districts d'alors. Histoire de compléter ce portrait partiel, il m'apparaît opportun d'ajouter qu'en 2001, à une époque où la ville de Québec comptait trente-neuf (39) districts, quatre-vingt-onze (91) bulletins de candidature ont été déposés à l'échéance de la période de mise en candidature.
Bien entendu, il est à prévoir que quelques retardataires voudront ajouter leur nom à cette liste d'ici le 2 octobre prochain. On sait, par exemple, qu'un Marc Boucher, le compagnon de feu la mairesse Andrée P. Boucher, s'essaie à une stratégie dans le maniement de laquelle son épouse était passée maître : se laisser désirer jusqu'à plus soif. Mais, hormis quelques cas d'exception et l'annonce probable de quelques candidatures d'appoint pour le Défi vert de Québec (DVQ), personne ne s'attend véritablement à une ruée de dernière minute. Il y a donc tout lieu de croire que si le portrait global évolue, ce ne sera guère de manière significative. Encore que... (en cette matière, les pronostics sont presque toujours hasardeux. La circonspection est donc de mise). Mais si cette tendance devait se maintenir, doit-on y voir un signe des temps et s'émouvoir d'une évolution qui, à première vue, semble révélatrice d'une perte généralisée d'intérêt pour la chose publique municipale ? Respirons par les naseaux, mes bons amis...
Le Soleil va peut-être un peu vite en affaires en usant d'un ton inutilement alarmiste pour dépeindre la situation (Normandin parle d'un "faux départ"). Il existe, en effet, un certain nombre de facteurs conjoncturels et historiques qu'il est nécessaire de prendre en compte avant de conclure prématurément au déficit démocratique. Pour dire le fond de ma pensée, j'estime qu'on a tort d'opposer la situation de 2009 à celle qui prévalait en 2005, tant le contexte est distinct.
À prime abord, il convient de se remémorer que le Conseil municipal compte désormais, par les bons offices de Régis Labeaume et ceux de son indéfectible alliée, Nathalie Normandeau, dix (10) sièges à pourvoir de moins qu'en 2005. Déjà, à lui seul, cet élément compte pour beaucoup dans la réduction du nombre de candidats.
D'autre part, il est un fait que le départ de Jean-Paul L'Allier avait contribué, en 2005, à susciter de nombreuses vocations et un sursaut d'intérêt pour la charge de premier magistrat. Rien de plus normal, direz-vous. Pas besoin d'être grand clerc, en effet, pour réaliser que le Québec tout entier aime ses maires et se plaît à les conserver longtemps dans l'exercice de leurs fonctions. Or, chaque fois qu'un maire en poste en vient à tirer sa révérance, le jeu démocratique est inmanquablement perçu par les successeurs potentiels comme plus ouvert, d'où une plus grande effervescence sur le plan politique. C'est ainsi qu'en 2005, trois (3) aspirants crédibles à la Mairie ont constitué et aligné une équipe complète ou quasi-complète de candidats : ce fut le cas de Marc Bellemare (Vision Québec), de Claude Larose (RMQ et de P-Michel Bouchard (ACQ - 30 candidats). Une situation qui aura tout de même permis de drainer un contingent de quelques cent-onze (104) candidats. Un petit parti aujourd'hui disparu (Option Capitale) avait, pour sa part, présenté quelques candidats disséminés pour l'essentiel dans des districts de banlieue, même s'il a renoncé, en cours de route, à présenter un candidat à la mairie.
Un dernier phénomène doit être évoqué pour expliquer le fort engouement suscité par les élections de 2005 : la fracassante entrée en scène de la candidate indépendante André P. Boucher. Elle qui avait dirigé les troupes de l'Action civique de Québec en 2001 décide, en 2005, de faire cavalier seul avec un discours qui chante les vertus de l'indépendance en politique. Ce discours , fortement relayé par les médias, plutôt sympathiques à sa cause, fait des petits. Un flot important de candidats soit-disant "indépendants" fait son apparition sur la scène locale. Ces candidats aspirent à se laisser porter par la vague "indépendantiste" (sic) qui promet alors de déferler sur Québec. L'opération eut le succès mitigé que l'on sait.
Comme on vient de le voir, il convient de replacer les choses dans une juste perspective. Au regard du nombre moyen de candidatures enregistrées dans chacun des districts électoraux, à l'occasion des deux dernières échéances électorales (2001 : 2,3 ; 2005 : 3,9 ; 2009 : 2,4), et en assumant que le précédant de 2005 renferme son lot de particularités, ce qui lui confère un caractère atypique, difficile de conclure à un affaissement du niveau de ferveur électorale.
Bien sûr, tout n'est pas rose. Ainsi , pour la toute première fois dans l' histoire de la nouvelle ville, certains candidat pourraient bien être élus par acclamation. Cette situation est fort regrettable et préoccupante, bien qu'il ne s'agisse pas d'un cas exceptionnel dans le monde municipal. Au Québec, en 2005, 55 % des maires élus l'ont été par acclamation. Cependant, il faut bien admettre qu'il s'agit d'un scénario que l'on rencontre plus rarement dans les villes de plus de 100 000 habitants.
Mais ce qui est le plus à craindre, et de loin, c'est une chute dramatique du taux de participation au scrutin. Rappelons qu'à l'élection partielle de décembre 2007, c'est moins d'un électeur sur deux (46 %) qui s'est rendu aux urnes. Ce n'était pourtant pas faute d'un enjeu véritable puisqu'il s'agissait de pourvoir le siège de Maire laissé vacant suite au décès de la Mairesse Boucher. Cette fois-ci, le danger est d'autant plus réel que le Maire apparaît bien en selle et que l'issue du scrutin apparaît déjà scellée, du moins en ce qui concerne la Mairie. L'absence d'une course à la Mairie digne de ce nom pourrait bien provoquer un mouvement de ressac ou de désaffection chez l'électorat dont l'intérêt sera plus difficile à capter.
C'est, à n'en pas douter, le principal souci de Régis Labeaume qui comptait bien capitaliser sur son niveau inégalé de popularité pour regagner le contrôle d'un Conseil municipal qu'il juge par trop indocile. Là réside le seul enjeu en ce qui le concerne. Mais il n'est pas non plus sans savoir que les mécontents sont plus faciles à mobiliser que les gens prêt à s'accommoder du statu quo. Il sera donc intéressant d'observer la statégie qu'il entend mettre en oeuvre pour atteindre ses objectifs...
Au fait, qui a dit que cette campagne s'annonçait terne et sans intérêt ?
PROCHAIN TEXTE : Le crypto-RMQ de Régis Labeaume
Bien entendu, il est à prévoir que quelques retardataires voudront ajouter leur nom à cette liste d'ici le 2 octobre prochain. On sait, par exemple, qu'un Marc Boucher, le compagnon de feu la mairesse Andrée P. Boucher, s'essaie à une stratégie dans le maniement de laquelle son épouse était passée maître : se laisser désirer jusqu'à plus soif. Mais, hormis quelques cas d'exception et l'annonce probable de quelques candidatures d'appoint pour le Défi vert de Québec (DVQ), personne ne s'attend véritablement à une ruée de dernière minute. Il y a donc tout lieu de croire que si le portrait global évolue, ce ne sera guère de manière significative. Encore que... (en cette matière, les pronostics sont presque toujours hasardeux. La circonspection est donc de mise). Mais si cette tendance devait se maintenir, doit-on y voir un signe des temps et s'émouvoir d'une évolution qui, à première vue, semble révélatrice d'une perte généralisée d'intérêt pour la chose publique municipale ? Respirons par les naseaux, mes bons amis...
Le Soleil va peut-être un peu vite en affaires en usant d'un ton inutilement alarmiste pour dépeindre la situation (Normandin parle d'un "faux départ"). Il existe, en effet, un certain nombre de facteurs conjoncturels et historiques qu'il est nécessaire de prendre en compte avant de conclure prématurément au déficit démocratique. Pour dire le fond de ma pensée, j'estime qu'on a tort d'opposer la situation de 2009 à celle qui prévalait en 2005, tant le contexte est distinct.
À prime abord, il convient de se remémorer que le Conseil municipal compte désormais, par les bons offices de Régis Labeaume et ceux de son indéfectible alliée, Nathalie Normandeau, dix (10) sièges à pourvoir de moins qu'en 2005. Déjà, à lui seul, cet élément compte pour beaucoup dans la réduction du nombre de candidats.
D'autre part, il est un fait que le départ de Jean-Paul L'Allier avait contribué, en 2005, à susciter de nombreuses vocations et un sursaut d'intérêt pour la charge de premier magistrat. Rien de plus normal, direz-vous. Pas besoin d'être grand clerc, en effet, pour réaliser que le Québec tout entier aime ses maires et se plaît à les conserver longtemps dans l'exercice de leurs fonctions. Or, chaque fois qu'un maire en poste en vient à tirer sa révérance, le jeu démocratique est inmanquablement perçu par les successeurs potentiels comme plus ouvert, d'où une plus grande effervescence sur le plan politique. C'est ainsi qu'en 2005, trois (3) aspirants crédibles à la Mairie ont constitué et aligné une équipe complète ou quasi-complète de candidats : ce fut le cas de Marc Bellemare (Vision Québec), de Claude Larose (RMQ et de P-Michel Bouchard (ACQ - 30 candidats). Une situation qui aura tout de même permis de drainer un contingent de quelques cent-onze (104) candidats. Un petit parti aujourd'hui disparu (Option Capitale) avait, pour sa part, présenté quelques candidats disséminés pour l'essentiel dans des districts de banlieue, même s'il a renoncé, en cours de route, à présenter un candidat à la mairie.
Un dernier phénomène doit être évoqué pour expliquer le fort engouement suscité par les élections de 2005 : la fracassante entrée en scène de la candidate indépendante André P. Boucher. Elle qui avait dirigé les troupes de l'Action civique de Québec en 2001 décide, en 2005, de faire cavalier seul avec un discours qui chante les vertus de l'indépendance en politique. Ce discours , fortement relayé par les médias, plutôt sympathiques à sa cause, fait des petits. Un flot important de candidats soit-disant "indépendants" fait son apparition sur la scène locale. Ces candidats aspirent à se laisser porter par la vague "indépendantiste" (sic) qui promet alors de déferler sur Québec. L'opération eut le succès mitigé que l'on sait.
Comme on vient de le voir, il convient de replacer les choses dans une juste perspective. Au regard du nombre moyen de candidatures enregistrées dans chacun des districts électoraux, à l'occasion des deux dernières échéances électorales (2001 : 2,3 ; 2005 : 3,9 ; 2009 : 2,4), et en assumant que le précédant de 2005 renferme son lot de particularités, ce qui lui confère un caractère atypique, difficile de conclure à un affaissement du niveau de ferveur électorale.
Bien sûr, tout n'est pas rose. Ainsi , pour la toute première fois dans l' histoire de la nouvelle ville, certains candidat pourraient bien être élus par acclamation. Cette situation est fort regrettable et préoccupante, bien qu'il ne s'agisse pas d'un cas exceptionnel dans le monde municipal. Au Québec, en 2005, 55 % des maires élus l'ont été par acclamation. Cependant, il faut bien admettre qu'il s'agit d'un scénario que l'on rencontre plus rarement dans les villes de plus de 100 000 habitants.
Mais ce qui est le plus à craindre, et de loin, c'est une chute dramatique du taux de participation au scrutin. Rappelons qu'à l'élection partielle de décembre 2007, c'est moins d'un électeur sur deux (46 %) qui s'est rendu aux urnes. Ce n'était pourtant pas faute d'un enjeu véritable puisqu'il s'agissait de pourvoir le siège de Maire laissé vacant suite au décès de la Mairesse Boucher. Cette fois-ci, le danger est d'autant plus réel que le Maire apparaît bien en selle et que l'issue du scrutin apparaît déjà scellée, du moins en ce qui concerne la Mairie. L'absence d'une course à la Mairie digne de ce nom pourrait bien provoquer un mouvement de ressac ou de désaffection chez l'électorat dont l'intérêt sera plus difficile à capter.
C'est, à n'en pas douter, le principal souci de Régis Labeaume qui comptait bien capitaliser sur son niveau inégalé de popularité pour regagner le contrôle d'un Conseil municipal qu'il juge par trop indocile. Là réside le seul enjeu en ce qui le concerne. Mais il n'est pas non plus sans savoir que les mécontents sont plus faciles à mobiliser que les gens prêt à s'accommoder du statu quo. Il sera donc intéressant d'observer la statégie qu'il entend mettre en oeuvre pour atteindre ses objectifs...
Au fait, qui a dit que cette campagne s'annonçait terne et sans intérêt ?
PROCHAIN TEXTE : Le crypto-RMQ de Régis Labeaume
1 commentaire:
Très bon texte et une vision éclairée de la situation. En efft, on risque certainement d'avoir des surprises dans cette campagne. A suivre!!!
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